Washington s'oppose à la désignation de Ramtane Lamamra comme envoyé spécial en Libye - Radio M

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Washington s’oppose à la désignation de Ramtane Lamamra comme envoyé spécial en Libye

Salim Mesbah | 09/04/20 14:04

Washington s’oppose à la désignation de Ramtane Lamamra comme envoyé spécial en Libye

Les Etats Unis ont refusé la proposition de désigner l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra au poste d’envoyé spécial des Nations Unies en Libye en remplacement du libanais Ghassan Salamé, qui a démissionné début mars 2020, après plus de deux ans d’échecs successifs à ce poste. Selon des diplomates, cités par les agences de presse, les Etats Unis, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, a émis des réserves sur la désignation de Ramtane Lamamra qui, pendant longtemps, a représenté l’Algérie aux Nations Unies à New York. Washington aurait posé de questions sur la capacité du diplomate algérien de contribuer au règlement de la crise politique et sécuritaire en Libye. Les Etats Unis sont partie prenenante dans ce conflit, qui perdure depuis 2011, avec un soutien manifeste à Khalifa Haftar, autoproclamé chef de l’armée libyenne, basé à Benghazi, à l’Est de la Libye. Haftar est une partie du conflit face au Gouvernement d’union nationale (GNA) de Faiz Al Saradj, qui est installé à Tripoli et reconnu par le commauté internationale. La désignation de Ramtane Lamamra semblait fédérer un appui de plusieurs membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

Lobbying d’Abu Dhabi

Selon le journal Al Araby Al Jadid, basé à Londres, le véto des Etats Unis contre la désignation du diplomate algérien serait le résultat d’un lobbying actif exercé par les Emirats arabes unis, principal soutien militaire et financier de Khalifa Haftar. Ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, entre 2013 et 2017, Ramtane Lamamra, 67 ans, a été médiateur dans plusieurs conflits en Afrique, comme au Libéria. La proposition de son nom pour occuper le poste d’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU en Libye, le 12 mars 2020, n’a pas été suivi de commentaire à Alger. Ni soutien ni refus. L’Algérie a engagé plusieurs actions diplomatiques en janvier et février 2020 pour tentrer de rapprocher les points de vue des différentes parties en conflit en Libye. Un mouvement freiné par la pandémie du Coronavirus. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, doit chercher un autre diplomate pour s’occuper des affaires libyennes.