« Voici du phosphate que je peux extraire à la main, il est là, à fleur de sol ! Donnez nous juste du travail ! » Crie un jeune tunisien sur le site d’extraction du phosphate, à Gafsa.

Il réclame, au même titre que de nombreux autres jeunes diplômés tunisiens, du travail dans le bassin minier de Gafsa. Un site longtemps frappé par des mouvements sociaux et qui est souvent devenu un lieu fantôme, planté d’une usine vide et de wagons à l’arrêt.

Un groupe de travailleurs tentent régulièrement d’attirer l’attention des autorités tunisiennes sur l’état des sites d’extraction et de traitement du phosphate dans le bassin minier de Gafsa, à 370 km au sud de Tunis. Une région durement frappée par le chômage et la pauvreté.

Ces travailleurs animent des sit-in et crient leur désespoir de voir la Tunisie passer du 5e au 12e rang mondial des producteurs de phosphate.

Ces mouvements sociaux chroniques, perturbent le quotidien des ouvriers, dont certains n’osent plus se rendre sur leur lieu de travail quand surviennent ces mouvements d’obstruction, devenus cycliques, depuis la révolution du jasmin en 2011.

En effet, tous les deux à trois mois, les jeunes diplômés montent au créneau pour réclamer un emploi dans cette région où le chômage touche 26 % de la population active contre 18 % pour la moyenne nationale.